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Apprivoiser le dragon,
travail alchimique sur mon ombre
Auteur : Ludivine, le 10 août 2008
Tout être cheminant sur une voie d’évolution spirituelle traverse un jour ou l'autre l’épreuve de la confrontation avec son ombre. Dans cet article, je vais vous expliquer comment le processus alchimique utilisé dans la création des élixirs végétaux est aussi un moyen de transmutation de nos parts d’ombre. J’ai déjà décrit, dans l’article Création d'un élixir, la méthode spagirique qui sert de structure à mon explication ci-dessous.
Suite à une situation insupportable pour moi et que je considérais comme injuste, j’ai découvert en moi, qui suis habituellement très calme, une colère immense. En méditant sur cette colère, je me suis sentie devenir gigantesque et cracher du feu. La force qui se manifestait en moi était explosive. J’ai alors pris conscience qu’il y avait de la colère refoulée en moi depuis très longtemps et cela m’a paniquée. Prier m’aidait à m’apaiser temporairement. Mais au moindre rappel de l’épreuve à laquelle j’étais confrontée et qui se poursuivait, j’explosais à nouveau.
Nous avons tous des zones d’ombre à l'intérieur de nous, depuis toujours, mais elles ressortent davantage quand nous sommes sur un chemin de conscience depuis un certain temps, car elles se manifestent pour pouvoir être libérées. Ce sont nos pulsions et nos émotions inconscientes (ou semi-conscientes) ainsi que les blessures de notre passé. Ce sont des forces qui ont été refoulées, comprimées, déviées et qui, à cause de cela, souffrent et deviennent agressives.
C’est en parlant avec Aude que j’ai trouvé la force de regarder ma colère en face et de dialoguer avec elle. En essayant de la nier pendant des années, je m’étais coupée d’une grande partie de ma capacité à m’affirmer et de mon énergie vitale. Je crois que c’est la peur de sa puissance qui fait que je l’avais refoulée si longtemps. Or, vouloir se couper d’une partie de soi-même, quelle qu’elle soit, est toujours une erreur. Il était donc temps de l’accepter et de la guérir.
Quand je me suis ouverte au dialogue avec cette émotion de colère, elle s’est très vite manifestée à moi comme un dragon enragé, enfermé depuis très longtemps dans une cage au cœur de mon nombril. Le fait de donner à cette force brute une forme symbolique m’a aidée à me déculpabiliser et à entamer un dialogue avec elle. Pour travailler sur une de nos parts d’ombre, il est utile de lui donner une identité qui nous permet de prendre de la distance par rapport à elle; cela peut être une plante, un animal, une pierre, etc. Le mieux est de laisser cette pulsion ou cette émotion s’exprimer selon la forme qu’elle choisit. J’ai parfois reçu des informations de ce type en rêve ou bien en méditation, parfois le choix est fait par la conscience comme le symbole qui lui semble évident pour la force en question. Par exemple, dans le cas de ma colère, j’avais ressenti qu’elle voulait me faire « cracher du feu », je lui ai donc parlé comme à un dragon. C’était un choix conscient mais qui s’est avéré judicieux puisque très vite, j’ai pu commencer à la localiser au niveau de mon nombril et qu’elle s’est mise à se manifester sous la forme d’un grand dragon noir, agressif et cracheur de feu.
J’étais décidée à ouvrir la cage de mon dragon pour lui rendre sa liberté mais, à chaque fois que j’essayais, j’explosais de plus belle en flammes destructrices. Je crois que je peux voir aujourd’hui cette phase difficile comme la première partie du solve. Celle qui consiste à réduire la fleur ou les pétales en morceaux. Malgré mon mécontentement sur mes progrès trop lents à mon goût, les explosions ont commencé à être plus maîtrisables petit à petit.
C’est alors que je suis partie faire un pèlerinage dans le désert. Et là, une femme très sage m’a suggéré d’offrir mon dragon au Divin. J’étais un peu sous le choc. Mon dragon, c’était ce que je ne voulais pas aimer en moi, ce qui me faisait horreur. Allais-je donner ce que je déteste au Divin à qui je veux rendre hommage ? Et pourtant, je sentais qu’il y avait une solution dans cette proposition.
En marchant le lendemain dans le désert, sous une canicule de 40°, j’ai ressenti que le désert me disait que je pouvais lui offrir mon feu, qu’un dragon ne lui posait aucun problème puisque lui-même est aride et brûlant. J’ai alors offert mon dragon au désert et j’ai ressenti une grande libération. Mon dragon avait le droit d’exister. Je marchais en communion avec les dunes et le ciel. Mon dragon était dans son élément : la fournaise. Le solve avait commencé.
Le fait d’apprendre à accepter d’extérioriser une force et puis de l’offrir à l’Univers, à la Nature, à la Mère divine, est la phase du solve, le début de l’acceptation de cette part d’ombre. Pour l’extériorisation, j’ai été aidée par la fatigue de ma longue marche dans le désert. Utiliser un sport ou une activité physique intense dans la nature est un bon moyen pour manifester nos pulsions et émotions sans danger pour nous-mêmes et les autres. Mais le processus de solve ne commence vraiment que quand on associe cette extériorisation avec un don de notre force, pulsion, émotion, à l’Univers, à notre Mère universelle. J’ai trouvé plus facile d’offrir ma colère au désert plutôt qu’à un parc verdoyant mais j’aurais pu aussi bien l’offrir au soleil. Quel que soit le type d’ombre, on peut trouver des analogies semblables : la pluie ou la mer accueillera facilement la tristesse, etc.
Et puis, au bout de plusieurs jours de marche associée à l’offrande de mon dragon au désert, j’ai pris conscience que mon dragon, déjà beaucoup moins explosif, mais toujours noir et très cracheur de feu, s’il était un beau cadeau pour le désert dont la nature sacrée était pour moi évidente, pouvait donc aussi être offert à Dieu. Alors, j’ai demandé à mon dragon s’il était d’accord que je l’offre au Divin et s’il serait prêt à le servir et non à l’agresser. Et à mon grand étonnement, j’ai ressenti une immense joie dans mon ventre. La confiance redevenait possible entre cette puissance brute et moi-même : nous nous étions mis d’accord sur un projet commun.
Mon dragon m’a alors enseigné qu’il était né pour être au service à la fois du Père divin, l’Absolu, et de la Mère divine, sa manifestation dans l’Univers. Ainsi, grâce à mon offrande au désert, il s’était déjà relié à sa Mère, il devait encore retrouver son Père.
J’ai médité sur la Conscience divine et je lui ai offert mon dragon. Quand il est revenu, il avait changé. Il était plus petit et de couleur dorée. De plus, il était d’humeur joyeuse et s’est mis à danser tout autour de moi. Cette phase qui consiste à offrir nos pulsions, nos émotions, nos souffrances à Dieu en tant qu’Absolu, Père divin, Conscience, correspond au processus de calcination en spagirie.
Pour moi, le plus fou fut de vivre ce jour-là une expérience de glace, alors que je marchais sous le soleil en plein désert. J’avais l’impression que mon corps se remplissait par mes pieds d’une substance glacée et consciente, qui me reliait encore davantage aux mondes subtils. Je ne sais pas si cela provient du fait que je marchais depuis près d’une semaine dans le désert, du fait que j’avais enfin commencé la phase de calcination de mon dragon, ou du fait que j’ai rencontré des êtres de Lumière qui m’ont béni ce jour-là mais ce fut en tout cas une expérience très forte.
De ce jour-là, ma colère est devenue tout à fait maîtrisable. Mais après mon retour dans ma vie quotidienne et suite aux répercussions de la situation de départ qui ne s’était pas améliorée, mon dragon redevint sombre. Régulièrement, je ressentais que la colère montait en moi et je retrouvais un dragon noir et cracheur de feu. Mais à chaque fois que j’offrais mon dragon à l’Univers et au Divin, il se calmait de plus en plus rapidement. Le processus de calcination faisait son œuvre. Petit à petit, il s’est mis à conserver son aspect bénéfique (doré et dansant) de plus en plus longtemps. Cette phase dura plusieurs mois.
Quand mon dragon fut devenu un compagnon sympathique la plupart du temps, je décidai de continuer à travailler sur ma colère volontairement. Ainsi, je réveillais exprès la puissance colérique de mon dragon, puis je méditais sur mon cœur. Je dirigeais son énergie de feu vers mon cœur et à travers mon cœur vers mon Etre divin. J’ai ressenti que cette pratique l’aidait à conserver sa couleur dorée. Je pense que l’acceptation personnelle de mon dragon, mon amour et l’offrande de mon dragon au Divin non pas de manière directe mais à travers mon propre cœur a consisté en une nouvelle phase d’épuration, plus douce, semblable à la lavation du processus spagirique.
Enfin, est arrivé un moment où, pour la même situation pénible, j’ai décidé de cesser une fois pour toute de réagir extérieurement et de me contenter d’utiliser mon dragon pour créer une sphère de feu de protection autour de moi quand j’y étais confrontée. J'ai même passé un accord intérieur avec lui comme quoi je lui suis très reconnaissante de me protéger et je lui permets de s'exprimer comme il le désire en moi à condition de servir toujours la partie la plus élevée de moi-même. Ainsi a commencé la phase de conjonction alchimique qui consiste à retrouver les forces positives cachées derrière les masques terrifiants de nos zones d’ombre.
Ce dragon est devenu pour moi le symbole de ma force vitale et de ma capacité à me protéger. Comme mon dragon aime toujours bien cracher du feu, je fais appel à lui régulièrement quand j’ai besoin de son énergie. Mais évidemment aujourd'hui je le sens comme un ami. Je sais qu’il a un aspect terrible mais je sais aussi qu’il m’apporte énormément. Je m’étais coupée de beaucoup de joie et de dynamisme en voulant l’enfermer.
Actuellement, quand je sens qu'il commence à vouloir "cracher son feu" dans mon ventre, je lui parle pour l'apaiser mais en même temps je sais que cela signifie qu'il se sent attaqué par quelque chose qui a été fait ou dit dans mon entourage. Par un raisonnement responsable, je regarde s'il s'agit d'une situation vraiment problématique (comme quelqu'un qui exprime beaucoup d'agressivité envers moi) et, dans ce cas, je demande à mon dragon d'exprimer sa force de protection autour de moi. Mais parfois il s'agit d'une situation sans problème pour moi aujourd'hui mais qui réveille le souvenir d'une situation inconsciente (par exemple un événement où j'ai beaucoup souffert enfant). Dans ce cas, je prends mon dragon dans mon cœur, je lui donne mon amour et je l’offre au Divin et à l’Univers à travers tout mon être.
Ensuite, il y a encore la phase de mûrissement. Et un travail alchimique n’est jamais totalement terminé…
Je pense que tout véritable chercheur spirituel traverse un jour ou l'autre ce type d'épreuve. Car pour pouvoir connaître et aimer le Divin, il faut être prêt à voir à l'intérieur de soi-même, à s’accepter, à s’aimer et à s’offrir totalement à l’Univers et au Feu transformateur de la Conscience divine. Je tenais à partager avec vous le processus de transmutation intérieure d’une de mes parts d’ombre. Ainsi, la spagirie nous dévoile les étapes à suivre pour notre propre transmutation. Il y a sans doute évidemment d’autres manières de vivre ces différentes étapes… Mais j’espère que cet article vous donnera l’envie d’essayer de travailler volontairement sur vos parties d’ombre pour apprendre à les aimer, à les guérir et à les élever selon un processus semblable.
© Copyright 2008. Ludivine. Tous droits réservés.
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